Les origines de la chirurgie esthétique.

Depuis longtemps, les hommes de toutes races et de toutes origines ont essayé de reconstituer les parties du corps ou du visage qui ont été abîmées. Les égyptiens notamment, reconnus pour avoir été les spécialistes des techniques médicinales pendant très longtemps, avaient mis au point différentes techniques pour tenter de corriger les défauts du visage.

Mais ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale que l’on a vraiment entendu parler de chirurgie plastique, nom originel de la chirurgie esthétique que nous connaissons tous aujourd’hui. En effet, pendant la seconde guerre mondiale, beaucoup de soldats se sont retrouvés confrontés aux attaques d’obus, leurs corps étant protégés dans les tranchées sous la terre, mais leurs visages directement exposés aux éclats.

Les médecins de l’époque avaient donc pour mission de redonner à ces soldats, qui avaient survécu à la guerre mais en revenaient défigurés, un visage humain avant qu’ils ne retournent dans le civil. Dès lors, les opérations de réparation ou de reconstruction du nez, des joues, des paupières ou des arcades sourcilières ont vu le jour. Lorsque les dégâts causés par les obus étaient trop importants, on réalisait des masques à partir de photos des patients, et ces masques étaient portés par les soldats lorsqu’ils étaient en public.

Les médecins qui avaient pratiqué ces interventions de chirurgie esthétique décidèrent de développer leurs connaissances dans ce domaine et de continuer à pratiquer leur art de reconstruction physique. C’est surtout aux Etats-Unis que la chirurgie esthétique a connu un véritable essor suite à la seconde guerre mondiale. Dans les années 1950, les Etats-Unis étaient en pleine période d’immigration et le meeting pot qu’a connu ce grand pays a levé beaucoup d’incertitudes et de questions quant aux critères de beauté des différentes races qui formaient la population américaine.

De nombreux philosophes qui s’étaient penchés sur la question, décrétèrent que le type racial parfait était le type européen. Or de nombreux immigrés, qui par leurs origines avaient un physique différent de celui des européens, ont donc eu recours à la chirurgie esthétique pour se rapprocher du physique d’un européen. Pour ne citer qu’un exemple, la rectification du nez était déjà l’une des opérations de chirurgie esthétique les plus pratiquées dans les années 1950, et ce qu’elle que soit la raison invoquée (cela représentait environ 50% des interventions). Certains disent même qu’il était plus facile de trouver un emploi, ou pour les stars de cinéma de trouver un rôle dans un film, avec un « beau nez » de type européen.

La chirurgie esthétique fut donc rapidement une pratique courante dans le monde du théâtre et du cinéma. Puis, petit à petit, elle s’est développée et fut offerte à l’ensemble de la population, et notamment aux femmes moyennes américaines. On leur parle de vieillissement antinaturel, de rides d’expression qui enlaidissent leurs visages, on leur montre des stars sans âge dans les magazines et à la télé, et on leur fait croire que psychologiquement elles se sentiront mieux si les effets de l’âge ne se voient plus sur leur peau.

C’est ! La machine chirurgie esthétique est lancée ! On fait la chasse aux défauts, aux rides. Ce phénomène s’étend outre-Atlantique et se développe aussi en Europe et dans les pays du Tiers-Monde. Les critères de beauté deviennent de plus en plus exigeants et de plus en plus strictes.

Le Docteur Adalbert G. Bettman, un des propagateurs de la chirurgie esthétique, a permis de mettre tout le monde d’accord en 1919 sur la technique opératoire du lifting en désignant sous le nom de « difformités inacceptables » les signes du vieillissement. Se doutait-il à ce moment là que quatre-vingt dix ans plus tard, nos sociétés continueraient de faire passer le message dont il est à l’origine, et ce désormais dans tous les continents ?

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